Présentation de l'éditeur
Notre monde est peuplé d’écrans : ceux du cinéma, de la télévision, des ordinateurs et désormais des téléphones et tablettes qui nous permettent d’accéder aux réseaux. Vivons-nous dès lors dans le monde de la caverne décrit par Platon, prenant des ombres pour le monde réel ?
De fait, cette société d’écrans recombine l’espace et le temps, redéfinit les frontières du marchand et du non-marchand, mais aussi celles du public et du privé : elle démultiplie les capacités de surveillance des États et des entreprises, introduit de la temporalité dans ce qui nous apparaissait jusqu’alors comme des instants plutôt que comme des processus – la naissance et la mort ; elle démocratise l’accès à la célébrité. La réalité ne se donne pas seulement à lire sur nos écrans, elle s’y construit également, transformant le monde : ce monde n’est plus l’univers infini, naturel, de la science classique, mais un système réfléchi dans lequel les différentes sphères de la réalité interagissent continuellement. Les médias se font l’écho des situations extrêmes, la science a pris le pli de s’organiser en fonction des cas moyens, et nous nous trouvons démunis pour nous orienter dans la vie quotidienne. Le stade qu’atteint la fabrication du réel rend obsolètes les manières de penser que nous avons héritées des Lumières.
C’est un nouveau discours de la méthode qu’il nous faut aujourd’hui.
Ce livre en jette les bases.
Biographie de l'auteur
Née en 1969 à Dijon, Valérie Charolles est philosophe. Elle a publié aux éditions Fayard Le libéralisme contre le capitalisme (2006), Et si les chiffres ne disaient pas toute la vérité ? (2008), Philosophie de l'écran. Dans le monde de la caverne (2013), ainsi que Les qualités de l'homme (2016). Après l'ENS, des études de philosophie des sciences et l'ENA, elle a notamment enseigné les enjeux politiques à Sciences Po et écrit régulièrement dans des revues comme Esprit ou le Débat.