Le temps, singulier, présente de multiples facettes. Comme un diamant taillé, il donne à voir des réalités qui diffèrent pour chacun selon les circonstances de sa vie ou les points de vue adoptés, psychologiques, psychanalytiques, picturaux et autres... Sa saisie dans l’avancée en âge interroge individuellement et donne à comprendre sur soi, sur son évolution propre, sur la relation aux autres, entourage et environnement. Le temps, principe structurant et unificateur pour chaque personne peut, comme un mécanisme d’horlogerie, se dérégler par le fait d’événements traumatisants ou d’altérations physiologiques d’ordre pathologique. Il échappe alors à l’entendement, car il n’est plus contenu, ni retenu par la mémoire défaillante. L’analyse de ces phénomènes introduit des perspectives thérapeutiques nécessaires et donne à penser plus profondément sur le sens de l’existence et du vieillissement. La plupart des contributions, ici rassemblées, ont constitué la structure d’un colloque récent sur le thème « Temporalité et vieillissement », organisé dans le cadre de l’Université Lyon II. C’était alors marquer et officialiser l’enseignement et la recherche de la psychologie comme science originale, complémentaire, voire parfois éclairante pour la gérontologie et la gériatrie médicales. La première partie traite de la diversité du temps au cours des âges de la vie et de ses effets tels qu’ils ont pu apparaître entre autres à des peintres au cours de l’histoire. Ensuite, le vécu du temps est abordé selon les milieux de vie notamment dans l’espace institutionnel. Puis, différents auteurs de Genève, Lyon et Grenoble, expliquent en l’analysant les aspects de crise et de pathologie, notamment la démence sénile, si complexe et difficile à approcher dans sa réalité. Enfin, comment jouer et compter avec le temps pour favoriser une meilleure intégration personnelle des atteintes du vieillissement ? Plusieurs auteurs font part de leur expérience et de leur recherche.