Atti del IX Congresso Internazionale sulla Ceramica Medievale nel Mediterraneo
Description:... AVANT-PROPOS
Au moment de conclure, pour moi-même, l’aventure de ces colloques, ce n’est pas sans quelque émotion que je regarde la série des actes qu’ils ont suscitée elle concrétise, de façon durable, le travail accompli et son apport, aussi bien méthodologique que scientifique. Dans ce domaine souvent quelque peu aride ou ingrat de la céramologie, liée à l’archéologie de terrain et en formant comme le langage explicite pour qui sait le déchiffrer, chacune de ces rencontres internationales-depuis la réunion initiale et fondatrice de Valbonne en 1978 – a été importante et révélatrice d’une évolution rapide et féconde de ces enquêtes. Elles ouvrent la voie, bien souvent, à de nouvellesrecherches toujours mieux contrôlées et faisant appel de plus en plus à l’archéométrie.
L’imposant volume des Actes de Venise – ville symbole s’il en est par sa place au coeur de cette région méditerranéenne d’abord privilégiée – constitue désormais dans cette série une pièce maîtresse à bien des titres. Par son ampleur et la multiplicité de ses acteurs (qui surent tous se plier à des règles strictes) comme par la richesse des interventions présentées: si les «nouvelles découvertes» forment toujours une grande partie des apports, de nouveaux thèmes se précisent. Outre les recherches consacrées à «Venise et son territoire» (significativement d’ailleurs ouvertes aussi à l’analyse des importations orientales perçues dans cette zone), les travaux sur l’évolution des techniques, lescontraintes commerciales, les contextes sociaux, structurent des parts fondamentales de ce congrès. Il s’y ajoute aussi des ouvertures intéressantes et parfois surprenantes sur la place des céramiques dans l’architecture. Ou plus audacieusement encore, des enquêtes sur l’utilisation conjointe des sources écrites et archéologiques dans le monde byzantin, sur le décor intérieur des églises de Chypre, sur les dernières découvertes effectuées récemment à Mertola dans un contexte riverain spécifique.
Comme toujours donc, mais ici avec une étendue exceptionnelle, ce congrès surprend d’abord et s’impose par l’abondance de la documentation ainsi présentée avec autant de soin que de générosité: une «mise à disposition» qui force à l’admiration comme à la gratitude envers les auteurs et les organisateurs de ce congrès, et d’abord à son maître d’oeuvre, Sauro Gelichi, qui a accepté ainsi avec son équipe, une très lourde charge. Il s’y ajoute l’affirmation d’un élargissement décisif de l’espace étudié. Centré à l’origine, par prudence comme par nécessité, sur la partie occidentale de la Méditerranée, celui-ci s’ouvre à présent – et de façon décisive – sur l’ensemble des régions méditerranéennes, et bien au-delà, sur leurs zones d’influences ou d’inspiration. Apports et échanges de plus en plus complexes, où la part des régions orientales, proches (ou surtout peut-être) plus lointaines, ne cesse et ne cessera sans doute pas de s’affirmer.
Une nouvelle période s’instaure donc dans l’évolution de ces rencontres dont il faut souhaiter la continuité sous des formes de plus en plus exigeantes et critiques, dans un phénomène de mort et de transfiguration tel que celui rappelé ici par Juan Zozaya, l’un des premiers fondateurs de ces congrès.
Gabrielle Démians d’Archimbaud
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