L'abbé Grégoire
Une "tête de fer" en Révolution
Description:... En un temps où la religion devait subir les attaques les plus virulentes, un curé tridentin se rallie à l’idéal révolutionnaire au point de vouloir y associer le message évangélique conçu par lui comme expression du même programme d’égalité et de fraternité. Parmi ces « foutus curés qui ont fait la Révolution », l’abbé Grégoire se révèle comme un cas unique, l’une des personnalités les plus originales et les plus désintéressées d’une période troublée qu’il traverse sans jamais renoncer à ses croyances et à son rêve généreux de bonheur pour l’humanité.
Curé d’Emberménil en Lorraine, il échappe à l’obscurité d’une carrière ecclésiastique provinciale comme député aux États généraux de 1789, membre de l’Assemblée constituante puis de la Convention, évêque de Loir-et-Cher, vivant une intense période d’exaltation révolutionnaire, huit ans qui précèdent une longue retraite de trente années. Finalement sénateur et comte d’Empire, il meurt en 1831, au début de la Monarchie de Juillet. Les désillusions n’entament en rien ses convictions et il est de tous les combats humanistes visant à abattre les barrières entre « les hommes de toutes les couleurs » et religions.
Grégoire, qui a écrit ses Mémoires vers la fin de sa vie et a voulu y forger l’image d’une personnalité immuable, est devenu le personnage qui représente à travers le monde une Révolution politique et sociale, en dépit de critiques souvent largement anachroniques. Reconnu par la République comme un Juste, il a retrouvé les feux de l’actualité en 1989 avec l’entrée de ses cendres au Panthéon.
Conservateur général honoraire du Patrimoine, Françoise Hildesheimer est spécialiste de l’histoire politique, religieuse et sanitaire de l’Ancien Régime. Elle a notamment publié les biographies de Richelieu (Flammarion, rééd. 2021) et de Descartes (Flammarion, 2010), ainsi que Des épidémies en France sous l’Ancien Régime (Nouveau Monde, 2021).
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