Qui perd gagne
imaginaire du don et Révolution française
Description:... Résumé de la thèse : La bienfaisance est le bonheur de la vertu ; il n’y en a point de plus assuré et de plus grand sur la terre." Signée par Bernardin de Saint-Pierre un an avant la prise de la Bastille, cette profession de foi témoigne des idéaux d'une époque qui crut trouver dans la bienfaisance une véritable panacée. Au lendemain de la Terreur, plusieurs romanciers laissèrent cependant poindre dans leurs œuvres l'idée selon laquelle la bienfaisance pouvait s'avérer une dangereuse pratique. Isabelle de Charrière, Sénac de Meilhan, Joseph Fiévée et Mme de Staël furent au nombre de ceux qui mirent au jour ses limites et ses écueils. Essentiellement consacrée à la lecture de cinq romans - "Trois femmes", "L'Émigré", "La Dot de Suzette", "Delphine et Corinne" -, cette thèse analyse les enjeux de la bienfaisance quand elle est pensée en fonction d'une noblesse réduite par la Révolution à vivre des bontés qu'on daigne lui prodiguer. En imaginant des secours susceptibles de ne pas accuser la déchéance de personnages qui, sous l'Ancien Régime, affirmaient leur supériorité au moyen des largesses qu'ils répandaient, les romanciers alimentèrent une réflexion qui déborda largement, en ces années, le cadre de leurs écrits : les rapports sur l’assistance publique commandés par l'Assemblée constituante, les nouvelles lois sur les successions et sur les donations participèrent également d'une réévaluation des critères en fonction desquels apprécier la valeur des dons. Lus en contrepoint, ces textes éclairent les raisons pour lesquelles de nombreux héros post-thermidoriens donnèrent et reçurent abondamment, mais le plus souvent avec circonspection
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