Le repos des guerriers
Les bordels militaires de campagne pendant la guerre d'Indochine
Description:... La France va célébrer en 2014 le 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine (1946-1954). Un des aspects les moins connus de ce conflit est la création, à grande échelle, de BMC – bordels militaires de campagne. Le concept n’est pas nouveau mais il est institutionnalisé en Indochine à la demande du haut-commandement. Des dizaines de lupanars fleurissent au Tonkin, en Annam et en Cochinchine, alors que la loi dite Marthe Richard prohibe, au même moment, les "maisons de tolérance" en métropole. Les raisons invoquées par l’armée sont multiples. D’abord endiguer les maladies vénériennes. La multiplicité des partenaires et le recours aux prostituées "civiles" envoient très rapidement une partie du corps expéditionnaire à l’infirmerie (70 000 chancres mous, 104 000 syphilis, et plus de 173 000 blennorragies : autant de soldats qui manquent cruellement sur le terrain...). Mais le commandement avance également la protection des populations civiles contre les viols, la confidentialité des opérations (le BMC est censé lutter contre l’espionnage sur l’oreiller) – sans oublier le moral des troupes ! Rédigé à partir d’archives inédites et de témoignages de vétérans, le livre montre que le fonctionnement au quotidien de la maison close militaire est codifié dans le moindre détail (horaires, tarifs, etc). Les préjugés et la hiérarchie n’y perdent pas leurs droits et la ségrégation y est omniprésente. L’ouvrage souligne enfin l’efficacité toute relative de ce "remède" contre la prolifération des gonocoques. Au printemps 1953, l’état-major à Hanoï signale une "recrudescence alarmante des cas de contamination"...
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