Perspectives économiques régionales
Afrique subsaharienne: Maintenir la croissance
Description:... Tout porte à croire que l’année en cours sera, elle aussi, une année encourageante pour la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Sous l’effet surtout du dynamisme de la demande intérieure mais aussi du niveau élevé des cours des produits de base, l’économie de la région devrait croître de plus de 51⁄4 % en 2011. Pour 2012, selon les projections de référence des services du FMI, la croissance régionale devrait être supérieure à 53⁄4 %, compte tenu notamment des mesures ponctuelles prises par plusieurs pays pour stimuler la production. Mais il y a des fantômes au banquet : la hausse des prix mondiaux des produits de l’alimentation et de l’énergie, amplifiée par la sécheresse qui sévit par endroits, a mis à mal les budgets des pauvres et a provoqué une poussée d’inflation, et les hésitations de la reprise mondiale menacent d’assombrir les perspectives d’exportation et de croissance. Les projections régionales pour 2012 reposent en grande partie sur l’hypothèse que le rythme de croissance de l’économie mondiale se maintiendra autour de 4 %. Si la croissance continue de ralentir dans les pays avancés et que la demande mondiale s’en trouve freinée, l’expansion en cours dans la région connaîtra vraisemblablement de grandes difficultés, les pays les plus exposés étant probablement ceux qui sont plus intégrés à l’économie mondiale. Au cours des mois à venir, les autorités devront gérer un équilibre délicat entre, d’une part, la nécessité d’affronter les défis engendrés par la vigueur de la croissance et les récents chocs exogènes et, d’autre part, celle d’éviter les effets négatifs d’un nouveau ralentissement de l’activité mondiale. Dans certains pays moins dynamiques, qui sont surtout des pays à revenu intermédiaire et où la liberté d’action des autorités n’est pas soumise à des contraintes financières, il est clair que les pouvoirs publics doivent continuer de soutenir la croissance de la production, à plus forte raison si la croissance mondiale vacille. Pour autant que l’économie mondiale connaisse, comme prévu aujourd’hui, une croissance régulière mais faible, la plupart des pays à faible revenu de la région devraient fonder résolument leur politique budgétaire sur des considérations de moyen terme, tout en resserrant leur politique monétaire partout où l’inflation hors alimentation a dépassé 10 %. En cas de ralentissement de l’activité mondiale, sous réserve des contraintes de financement, ces pays devraient s’attacher à maintenir les initiatives de dépenses déjà prévues, en laissant jouer les stabilisateurs automatiques du côté des recettes. En ce qui concerne les pays exportateurs de pétrole, l’amélioration des termes de l’échange offre une bonne occasion de constituer des marges de manœuvre pour parer à un regain de volatilité des prix.
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