Au cours de la dernière guerre mondiale, les Grecs se sont opposés très tôt aux Allemands, Italiens et Bulgares qui occupaient leur pays. A cette Résistance, les nazis eux-mêmes ont rendu un involontaire hommage: le 5 juillet 1943, le rapport secret la Br. B. 17512/44 de l'Abwehr {contre-espionnage nazi) constate entre autres : «Quatre-vingt-dix pour cent des Grecs sont unis dans la même inimi- tié à l'égard des forces d'occupation et prêts à passer à la rébellion ouverte». Ce certificat de Résistance délivré par l'ennemi est unique dans l'Europe occupée.
Grâce aux maquisards, la Grèce s'est libérée toute seule. Mais les accords Churchill-Staline définissaient, dès le mois de septembre 1944, les sphères d'influence des Britanniques et des Soviétiques dans
les Balkans. Staline abandonnait la Grèce à Churchill. Se méfiant des maquisards grecs dirigés par les communistes, celui-ci fit tout pour maintenir en place la police, la gendarmerie, la milice qui s'étaient mises au service des Allemands. Pis encore : la Résistance avait pro- clamé, dans son immense majorité, son hostilité radicale à l'égard du roi en exil qui avait instauré, en Grèce, avant la guerre, le régime fas- ciste du général Métaxas.